Grande aprés midi de Castella à Madrid

Publié le par JA

Por qué te vas ?

Voila la question à laquelle, seule une personne trouvera la réponse en quelques instants. Une fois de plus le torero Biterrois échoua avec les aciers, et pas à n’importe quel endroit ; A Madrid. Certes, commencer une reseña avec cela peut paraître bizarre, il faut souligner ce fait, majeur à mon avis. Car, si Sébastien avait tué ses deux toros de bonne manière, sans bajonazo, et bien cette grande porte ne se serrait pas envolée pour la troisième fois.

Au palco, le fameux Don Cesar Gomez, connu pour ses délits publics de l’année dernière, a été sage, et a respecté les closes essentielles du règlement, chose qu’il négligea l’an dernier. En effet, et ce ne sera pas une grande nouvelle, Don Cesar Gomez avait volé deux grandes portes au jeune Français Sébastien Castella, refusant à deux reprises d’octroyer une oreille, demandée à l’unanimité par de public Madrilène. La première oreille doit être concédée si la pétition du public est majoritaire, et en aucun cas le jugement présidentiel ne doit importer sur l’attribution du trophée.

Cette année, ou plutôt pour cette première corrida, on ne peut pas dire que le devenu fameux locataire du palco est enfreint le règlement taurin. Si Sébastien n’est pas sorti en triomphe des arènes de Las Ventas, c’est à cause de ses estocades défectueuses car, qu’a-t-on à reprocher à un torero qui vient se jouer la vie lors de chaque muletazo, à un torero qui vient en Torero, et qui se comporte en artiste ?

Les oreilles étaient proches, car les estocades peu défectueuses, mais suffisantes pour ne pas lui permettre de couper les oreilles délivrant la grande porte.

Au delà de cette petite déconvenue, il est juste, voire même important de souligner le grand geste de Castella à Madrid. Personne ne peut aujourd’hui remettre en cause son statu, personne ne peut oser dire qu’il a eu de la chance ou je ne sais quoi... Certes, il peut plaire ou déplaire, mais les trophées que coupe le Biterrois, sont de véritables trophées, et ne tombent pas du palco présidentiel par hasard. Le grand triomphe Sévillan et la preuve démontrée à Madrid devraient permettrent à Sébastien de rentrer dans l’aficion Madrilène ou plutôt Espagnole.

Sébastien accueillit son premier exemplaire de Domingo Hernandez par véroniques à pieds joints, liées et intenses en émotion. Tout fut réalisé en douceur et avec un temple exquis. Ce temple, il le dévoilera tout au long de l’après midi. C’est un mélange de fermeté, de douceur dans les gestes, de courage et de goût qui permirent à Sébastien de couper la seule oreille de la tarde. Au capote, le toro se freina et par la suite, au caballo, il dévoila un fond constant de bravoure. Il mit au sol le cavalier, mais s’employa moins lors de la seconde rencontre.

Le torero Biterrois alla au quite, et se montra présent, lors d’une série de gaoneras, très mesurées et faisant passer la corne du toro à quelques millimètres de son corp. A partir de ce moment là le public fut avec lui et le soutint tout au long de la tarde.

Le cambio por la espalda traditionnel, et caractéristique au torero Français fut lui aussi très ajusté, et cette première série rématée par une trincherilla fut réalisée avec un temple et une douceur exceptionnelle. Son calme si bien connu fut le sceau d’une série excellente.

Les séries suivantes firent baisser un peu le ton d’une faena qui avait commencé en éclat à cause de plusieurs volteretas. En effet, Sébastien, après avoir pris à gauche, pour exécuter la seconde série de la faena, fut pris à deux reprises. Le toro, miron depuis le début de la faena, s’arrêta en pleine charge, et se dirigea droit vers le torero.  Peu à peu, les naturelles furent de plus en plus propres, jusqu’au moment où le torero s’arrêta définitivement. De manière très réfléchie, Sébastien sut donner du temps et de la distance à Flojon et parvint à lier des muletazos parfaits, templés, profonds, tout en restant serein et calme. Cette grande confiance fit que le public se mit avec lui, et après quelques muletazos en plein berceau et une estocade entière légèrement tombée, une oreille largement méritée tomba.

Le public espérait voir son torero triompher, mais malheureusement, le dernier toro, de Jose Luis Pereda, d’origine Carlos Nuñez, et dans la rame Rincon fut incertain et donna des coups de tête lors du dernier tiers et dévoila beaucoup de violence, plus que de bravoure.

Caractéristique à son encaste, la sortie du toro fut froide, indéfinie. Au cheval le toro s’employa sans trop s’employer. Il mit la tête mais fut sur la défensive. Enfin, à la muleta, il alla a mas, au début, puis devint de plus en plus rebrincaito, donnant des coups de tête et refusant peu à peu le combat.

Sébastien toréa avec beaucoup de volonté et de « verdad » comme disent les espagnols, et aurait put couper une seconde oreille s’il n’avait pas laissé un bajonazo, une entière. Une fois de plus son temple et son envie arrachèrent des muletazos innespérés et trés émouvants.

La grande porte sera pour la prochaine fois, et comme l’a dit Castella à sa sortie, la grande porte s’ouvrira réellement pour lui lorsqu’il coupera deux oreilles à un toro. A partir de ce moment, il sera sacré figura del toreo. Mais encore faut il que Dieu le veuille.

El Fandi montra beaucoup d’envie tout au long de l’après midi et toréa remarquablement au capote. En effet, il fut templé, calme et très lent, toréant quasiment au ralenti. Il surprit énormément les madrilènes et conquit une fois de plus le public aux banderilles. Malheureusement son trasteo ne put être complété à la muleta, son premier adversaire étant encasté, mais quelque peu brouillon dans sa charge. Le torero granadino aurait pu couper une oreille à ce toro s’il avait été plus ferme. Son engagement fut important, mais il ne marqua pas assez le toro, et ne l’obligea pas suffisamment. Ce dernier, de Domingo Hernandez possédait une longue charge, franche, et avait de la transmition, mais le torero ne sut le dominer comme il aurait du le faire

A son second combat quelques séries à gauche et les trois poses de banderilles, al cuarteo, de moviola et aux tables furent le relief de son actuation. Le toro, un exemplaire impressionnant, et très sérieux, posséda peu de forces et ne permit pas à David Fandila de triompher.

Quand à El Capea qui confirmait aujourd’hui, il passa sur la pointe des pieds à Madrid. Certes les toros ne servaient pas. Tout de même il laissa de bons muletazos, mais le tout manqua de contennu et très certainement d’expérience.

Publié dans actualite-taurines

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